L'Economie du monde et ses effets

L’Economie du Monde et ses effets

ou la petite fille et le pissenlit.

 

 

Ce jeudi 30 avril 2009 , une vingtaine de personnes se sont réunies au presbytère de Curgies autour de M. l’abbé Paul Watenne et de M. Gérard Delmotte, Maire de Sebourg, enseignant en Economie pour partager sur le thème : l’économie du monde et ses effets. Sujet d’actualité qui intéresse, ou devrait intéresser tous les chrétiens puisqu’il touche profondément l’Homme et sa façon de vivre. L’économie en effet fait vivre l’homme, ou a contrario peut l’empêcher de vivre, selon l’endroit où l’on se trouve dans le monde. Les réactions vives de l’assemblée montrent qu’il faut

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rester humble par rapport au problème de la faim dans le monde. Les solutions ne sont pas simples et nous ne pouvons apporter que notre petite goutte d’eau à cet immense problème. Mais le pire serait de rester indifférent et de ne rien faire.

Une participante a fait part de son émotion d’avoir vu à Sebourg une petite fille cueillir un beau pissenlit au bord d’un champ qui venait d’être abondamment pulvérisé. Qui est responsable de la mise en danger de la santé de cette petite fille ingénue qui découvre notre belle nature ? Les agriculteurs présents à notre réunion  ont montré qu’ils ne voulaient pas assumer seuls la responsabilité d’une façon de cultiver qui ne dépend pas d’eux mais d’une politique agricole commune. Ils sont bien obligés de rentabiliser ce qu’ils font et de vivre de ce qu’ils font. La sanction d’une erreur est immédiate pour leur porte monnaie. Alors la responsabilité revient-elle aux hommes politiques ? N’oublions pas que nous avons les hommes politiques que nous méritons, c’est nous qui les avons élus.

Les participants ont relevé de nombreuses contradictions dans nos manières de pays riches, de nous nourrir et de consommer. N’est-ce pas là une des clés du problème ? Par exemple nous mangeons trop de viande. Les animaux à viande sont des gaspilleurs d’énergie. Combien faut-il de kilos de soja pour faire 100gr de viande ? Comme nous avons plus intérêt à acheter du soja dans un pays pauvre ce sont les céréales des pays du sud de la planète qui viennent fabriquer les protéines des pays du nord. Cela ne changera pas tant que nous ne changerons pas notre comportement alimentaire.

Autre contradiction : en 2OO8, pour la première fois, les chinois ont produit plus de voitures que les Etats-Unis et pourtant ils ont encore 20 fois moins de voitures qu’eux. C’est donc un marché « porteur ». Mais si les chinois avaient autant de voitures que nous, non seulement les réserves en pétrole ne suffiraient pas, mais notre planète suffoquerait et nous aussi ! Comment allons-nous expliquer aux chinois qu’ils ne pourront avoir autant de voitures que nous ?

Par ailleurs ces derniers mois, le monde de l’Argent, le monde du Libéralisme à outrance a montré ses limites. La croissance était le moteur essentiel de l’économie, or on se rend compte que la croissance infinie n’est plus possible. Il faut donc inventer des changements de structure de la société avec tous les problèmes d’éducation et d’évolution des comportements.

L’engagement des Chrétiens pour la justice, la paix et la sauvegarde de la Création est essentiel. Au regard de la globalisation, de la mondialisation, les défis de la justice sociale paraissent aujourd’hui clairement liés à ceux des rapports internationaux de dépendance et à la question écologique. Les chrétiens sont appelés à être des protagonistes privilégiés pour tenir en éveil une conscience critique attentive à défendre la qualité de la vie pour tous, à se faire la voix de ceux qui n’ont pas de voix pour affronter les logiques égoïstes des intérêts économiques et politiques sur le plan mondial. Dans cet engagement les chrétiens ne vont pas compter sur d’autres forces que celles de leurs témoignages et de la vitalité de leur foi ; le réveil d’une conscience de la responsabilité écologique apparaît  urgent ; c’est un devoir de justice, de paix et de sauvegarde de la Création.

La charité au XXIème siècle inclut la prise de conscience de notre responsabilité écologique envers le monde entier. Etre attentif aux habitants de l’hémisphère sud n’ira pas sans un profond changement de notre mode de vie ici chez nous : favoriser le commerce équitable et les cultures biologiques, consommer plus intelligemment et avec frugalité, en ne dévorant pas l’énergie nécessaire aux autres et à nos enfants.

                                                                                                             Philippe Dekoker

 

 

 

Article publié par philippe dekoker • Publié le Vendredi 01 mai 2009 • 5343 visites

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