Curgies - Eglise de l'Immaculée Conception

1096 : c’est à cette date que l’on trouve une première mention de village qui s’écrit alors CURGIS : CURIA.

1143 : les religieux de l’Ordre des Prémontés de l’abbaye  Saint Jean de Vicoigne s’installent dans le village (alors orthographié « CUREGIAE ») pour le défricher et y construire une cense (ferme).

1143 : Nicolas ETIENNE, de l’ordre des Prémontés de l’Abbaye de Vicoigne, est mis en possession de la dotation de l’église paroissiale.

1181 : le village orthographié « QUIREGIES » est placé sous l’autorité des Comtes du Hainaut.

1340 : le village de Curgies est pillé et incendié durant la campagne du Hainaut menée par Jean de Normandie.

1429 : 8 décembre 1429 : Un miracle en l’église paroissiale. En remontant le temps de l’histoire locale, voici celle d’une petite fille morte et revenue à la vie l’espace de quelques minutes.

Cela remonte au 8 Décembre 1429. Une enfant morte sans avoir reçu le baptême, ensevelie depuis cinq jours, fut exhumée à la demande de sa mère. Retrouvée intacte, elle fut déposée sur l’autel de la Sainte Vierge, à l’église paroissiale, elle donna des signes de vie. Portée sur les fonts baptismaux, elle reçut le prénom de Jeanne mais ne survécut hélas que quelques moments. Ces informations sont tirées des archives départementales de Lille.

1432 : les religieux de Prémontré, établis à Curgies depuis près de trois siècles, acquierrent leur moulin dans le village au lieu-dit la « Motte du Moulin ».

Un peu d’histoire locale : « Au four et au Moulin » : en remontant le temps de l’histoire locale, voici celle du four et du moulin. Grâce à la mémoire des archives, nous avons pu retrouver le témoignage de ce que fut l’existence des populations rurales sous la féodalité. Au XIIème siècle, il est clair que le village ne possédait pas encore de moulin. Ses habitants peu nombreux, étaient soumis avec ceux d’Estreux, à la banalité du moulin souverain appartenant au comte du Hainaut et situé à Marly. Ceci, bien sûr moyennant une redevance payable à leur Seigneur.

Plus tard, en 1432, une lettre indique que Guillaume de Bavière autorise le curé et les censiers de Curgies « d’aller moudre partout où bon leur semblera ». Cette même année, les religieux de Prémontré, établis à Curgies depuis près de trois siècles, vont se faire reconnaître exempts de cette banalité et acquerront leur moulin dans le village au lieu-dit la Motte du Moulin. Celui-ci « détruit par orage de temps », ne sera hélas jamais réparé, ni reconstruit.

Deux siècles plus tard, c’est-à-dire en 1638, retour à la case départ. Tout laisse à croire que les habitants étaient toujours « clients » des deux moulins de Marly « l’un au blé, l’autre au bray (orge) ». Ils appartenaient au roi d’Espagne. En 1700, des lettres patentes octroyées au Sieur de Varnican, Seigneur de Curgies, témoignent de la volonté de la population qui demande la construction d’un moulin à vent. Le village compte alors cinquante-deux maisons, treize censes et le presbytère.

Rien ne subsiste aujourd’hui de ce moulin dont on sait seulement qu’il était situé au lieu-dit « Le Fond Delwarde », à la sortie du village en direction de Sebourg. Les rares agriculteurs qui en ont entendu parler dans leur jeunesse sont aujourd’hui âgés. Ils se souviennent pourtant avoir maintes fois emprunté le chemin du Moulin lorsqu’ils se rendaient dans leurs prés pour traire les vaches. Personne ne s’aventure guère aujourd’hui sur ce petit chemin qui fut, en son temps, le passage obligé des paysans acheminant, à la fin des récoltes, le grain à moudre vers le moulin.

Sources : archives départementales de Lille, archives de l’Etat de Mons et collection Moreau.

 

 

1794 : Charles OCHIN , curé de Curgies est guillotiné à Valenciennes avec 5 autres prêtres.

19 mars 1900 : Célébration de Saint Joseph.Chaque année, le 19 mars, une messe était célébrée en son honneur : Saint Joseph une tradition perdue.

 

Au début du siècle et jusqu’aux années soixante, les artisans du bois étaient fidèles à la tradition de Saint Joseph. Ainsi, le 19 mars, chaque année, une messe était célébrée dans la paroisse en l’honneur de leur saint patron. Menuisiers, charpentiers, ébénistes, se retrouvaient au presbytère où l’abbé Blangille avait coutume de les y accueillir avec une dégustation de l’un des meilleurs crus de sa cave. Moment privilégié pour évoquer l’amour du métier, le travail bien fait mais aussi ces petits travaux de réparation à effectuer « gracieusement » dans l’église.

Les portes des ateliers restant closes pour fêter Saint Joseph, la tradition s’est éteinte avec le temps et la disparition de la corporation locale des métiers du bois.

Ironie du sort, la très belle statue de Saint Joseph qui le représentait avec l’Enfant Jésus tenant à la main un lys -symbole de modestie et de chasteté- datée du début XIXe siècle en bois polychrome, fut volée il y a une dizaine d’années. Elle n’a jamais été retrouvée…

Descendant de David, époux de Marie, père nourricier de Jésus, époux de Marie, charpentier de son métier, Joseph fut déclaré patron de l’Eglise Universelle en 1870 par Pie IX. Il est considéré comme le patron des pères de familles, des époux, des éducateurs, des ouvriers du bois, des missionnaires et exilés.

 

Le tour de l’église de Curgies tout entier (chœur, nef entière) est revêtu de lambris sculptés du XVIIè et XVIIIè siiècles. On dit que ces boiseries proviennent de l’abbayes de Saint Jean, les confessionnaux, la chaire et le buffet d’orgue.

On a trouvé derrière les orgues une statue de la Vierge en bois qui est aux moines (au moins) du XVIe. Statues de St Eloi, de St Jean et de la Vierge en chêne sculptées, intéressantes à étudier.

 

Dates de l’église :

Au chœur (à l’extérieur) : 1751. Des inscriptions funéraires très intéressantes dont Mr le curé relève le détail malgré les Pacurres causées par les traces de pas, car la plupart de ces pierres tombales sont couchées sur le sol.

Dates gravées sur les pierres et les boiseries et inscriptions des anciennes pierres tombales :

1616 : latérale de droite de la tour à l’extérieur au-dessus d’une niche pour statue IHS. Pierre grise circulaire façade de la tour. "L’an 1616 le pasteur de cette paroisse a, avec le concours de ses fidèles, posé la pierre fondamentale de cette tour, le 18 du mois d’avril. Priez Dieu que sa libéralité soit récompensée dans l’éternité."

1621 : pierre bleue au sol devant le chœur à la limite de la nef gauche contre l’autel de la Vierge, inscription en bordure de la pierre. "Ici git le corps de Godefroy Valle en son temps mayeur et censier de Curgies. Trépassa le 18 février 1621. Priez Dieu pour son âme."

1635 : une pierre bleue au sol en triangle de la nef gauche auprès de l’escalier de la tribune, à l’entrée de l’église, inscription : " ici gît le corps de Jean…"

1698 : une pierre bleue au sol, nef principale côté de la chaire. "Ici reposent le corps de Pierre Vallez en son temps censier et mayeur de Curgies âgé de 78 ans décédé le 24 mai 1702 et au près de lui Marie Haiez sa femme après avoir et resté marié l’espace de 47 ans et 8 mois décédée l’an 1698 âgée de 70 ans. Priez pour leurs âmes."

16…  : pierre bleue au sol nef principale côté évangile au pied de la chaire. "D O M, ici repose le corps d’Ester Relau, âgée de 72 ans décédée le 28 août 16.. et son épouc Jean Haiez. Priez Dieu pour leurs âmes."

1702 : marbre blanc au sol milieu de la nef principale. "Le sieur………censier décédé le 20……………. De Marie ……… décédée, âgée de………… Priez Dieu pour leurs âmes. "

1717 : marbre blanc  au sol milieu du chœur au pied de l’autel DOM (texte en latin)                     

1726 : pierre bleue au sol, nef principale pied de la chaire côté de l’évangile. "En attendant la résurrection ici repose le corps de Jean Vallez censier de Curgies qui décéda le………. Agé de …….. et auprès de lui Anne Marie Prouveur son épouse, laquelle trépassa le……. Mars 1726 âgée de 60 ans, auprès d’eux plusieurs de leurs enfants. Passant priez dieu pour leurs âmes."

1751 : pierre blanche sculptée mur extérieur de l’église au dos du chœur. Blason abbaye de Vicoigne.

1764-1772 : marbre blanc sol chœur côté de l’évangile. Blason au ....... de Sars de Fourmestraux.

Chaire de dextre : Blason de Sars   Dodrineau   Letellier Colbart

Chaire de Senestre  : De Formentraux   Very   Deschamps   Coquelle

"Ici repose le corps de Sire Maximilien Albert Joseph de Sars, écuyer Seigneur d’Haveluy Beausart et Curgies décédé le 17 octobre 1772. Auprès de lui repose le corps de Dame Marie Catherine Ignace de Fourmentraux son épouse décédée le 22 juillet 1764."        

1766  : marbre blanc au sol milieu de chœur vers la nef (latin).            

1765-1770 :  marbre blanc au sol . –Nef droite entre les colonnes- "Charles Joseph Hayez 23 septembre 1770 75 ans et Marie Joseph Ferman son épouse 30 octobre 1765. 70 ans  R I P"

1772 : marbre blanc sol nef principale côté de l’évangile au pied de la chaire. "Sieur Georges Vaelez censier et mayeur 5 décembre 1772 et Marie Jeanne Locoge son épouse. R I P"

Les inscriptions funéraires à découvrir sur les pierres tombales sont très intéressantes. Egalement couchées sur le sol pour la plupart, les inscriptions gravées sur les pierres ou boiseries datent de : 1616 – 1621 – 1635 – 1698 – 1702 – 1717- 1726 – 1764 – 1766 – 1772 – 1765 – 1772.

Si vous désirez connaitre l’emplacement et le texte de chacune de ces pierres, veuillez consulter le tableau affiché à l’intérieur de l’église. Vous y trouverez aussi le nom des différents prêtres qui ont exercé leur ministère dans la paroisse.

Lorsque vous sortirez, essayez de découvrir le blason de l’Abbaye de Vicoigne qui se trouve sur le mur extérieur de l’église au dos du chœur.

L'église a été restaurée en 1893.

 

Nous vous remercions de l’intérêt que vous avez manifesté à l’égard de cette église qui représente le patrimoine de chacun.

informations transmises par Christiane François

 

Article publié par Christiane François • Publié le Mardi 17 mai 2005 • 11933 visites

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