Sebourg - église Saint Martin

L'EGLISE DE SEBOURG : l'église de Sebourg est placée par l'Archevêché de Cambrai sous le patronage de Saint Martin (316-397), mais est également honoré dans cet édifice Saint Druon, patron des bergers (1118-1186).

Sa construction date du XIIème siècle : c'est à peu près le seul édifice religieux de la première période gothique de l'arrondissement de Valenciennes.

Elle a été remaniée à diverses reprises à travers les siècles, elle a entièrement changé d'aspect et perdu toute trace de son caractère primitif.Malgré cela, cette église présente encore un grand intérêt, tant au point de vue de l'époque de sa construction qu'à celui de l'élégance de son architecture et à l'intérêt du mobilier qu'elle renferme.

Il reste des parties extrêmement anciennes et originales qui lui valurent d'être classée par les monuments historiques de France en 1919.

A l'extérieur, cette église offre un aspect tout à fait pittoresque. Bâtie sur une hauteur, elle domine tout le pays avec un ensemble de toiture élégant.

Le clocher : la tour, construite au XVIIème siècle, porte date et nom de son architecte :Bernard DUEZ, 1697. Le clocher est de style Louis XV, très élégant, de forme quadrangulaire avec contrefort aux angles, surmonté d'une flèche qu'entourent quatre clochetons. Sa hauteur est de 73 mètres. Nous n'y trouvons plus le riche carillon de 18 cloches, ni l'horloge à 3 cadrans garnis d'un personnage de Saint DRUON qui, avec sa houlette de berger, indiquait les heures. Il y a actuellement 3 cloches, une grosse, une moyenne et une petite.

Les boiseries : les boiseries et mobiliers sont tous en chêne. Sont du XVIIème siècle : la chaire, le banc de communion, l'autel à balustrade, le maître-autel et son rétable dans le choeur, l'autel Saint Druon, son rétable et sa balustrade.

Sont du XVIIIème siècle :les 4 confessionnaux, les deux autels du transept, le buffet d'orgue et tous Ies lambris qui entourent les nefs et le choeur.

Les gisants ont été classés en 1906.

Pierre tombale en pierre noire de Tournai (entre 1328 et 1342), représente un chevalier et son épouse. Il s'agit sans doute de Bauduin VI ou de Hénin Liétard, seigneurs de Sebourg.

Le chevalier possède à ses pieds un lion couché qui représente le symbole de la force. Son épouse a un chien couché qui représente le symbole de la fidélité.

La chaire : elle fut exécutée en 1613 par Jacques Ganthois, menuisier ébéniste du Quesnoy.

Elle est soutenue par Samson, personnage biblique d'une force prodigieuse.

On retrouve les 4 évangélistes sur les panneaux de la chaire et sur le portillon est représentée la tête de Saint Druon.

Les orgues : on en retrouve une origine aux XVIème siècle. Buffet en chêne posé en 1780.

Seule la menuiserie est classée monument historique, car les 1200 tuyaux que comporte l'orgue sont en fer et pour être classé, il aurait fallu qu'ils soient en métaux nobles propres aux orgues, tels le plomb ou l'étain.

La piscine sacrée ou piscine romane ou piscine liturgique. Elle se trouve à droite de l'autel, dissimulée derrière une porte de chêne sculptée de 2 angelots.

Cet élément très rare apparut dans les églises à partir du XIIème siècle. Ces piscines ou éviers servaient au prêtre à déverser l'eau qu'il avait utilisée pour.ses ablutions et qui se répandait ainsi sur le sol consacré.

Ces piscines sacrées disparurent ensuite des églises dès 1e XVème siècle.

De style purement roman, se serait donc l'un des premiers accessoires de cet édifice religieux.

Les tableaux de Saint Martin et Saint Druon : à droite et à gauche du choeur (maître-autel), ces tableaux furent réalisés par le peintre Saint-Quentin en 1859. Il avait peint la chasse de Saint Druon en 1854. Ce peintre exécuta en 1861 celui de Saint Nicolas (nef de droite). I1 est l'auteur également du tableau figurant Sainte Marie Madeleine dans l'église de Sebourquiaux.

L'ERMITAGE OU LA CELLULE SAINT DRUON : après avoir effectué 9 pélerinages à Rome, Saint Druon atteint d'une affreuse hernie, vécut dans cette cellule pendant plus de 30 ans en reclus. Cette cellule avait déjà été reconstitutée dans l'église primitive à partir du XVème siècle. L'ermitage actuel date de 1774 et on peury découvrir :

- un.gisant du saint : cette sculpture avait été offerte vers 1420 par les Seigneurs d'Epinoy Carvin, alliés à la maison d'Hénin-Liétard, Seigneurs de Sebourg. Ce don suscita d'ailleurs un renouveau dans la ferveur du peuple à l'égard de Druon. L'usure et le poli de la pierre du gisant révèlent le toucher et les baisers déposés par les pélerins depuis plus de 5 siècles.

Au XXème siècle encore, certains éleveurs promenaient une baguette sur toute la longueur du gisant puis répétaient ce geste dans leur ferme sur chacune de leurs bêtes pour préserver les troupeaux des épidémies. Autrefois, de très nombreux ex-voto tapissaient la cellule.

- A gauche de l'autel, une cavité dans la muraille rappelle l'ouverture (ou magioscope) pratiquée dans la cloison du choeur et par laquelle Druon assistait aux offices et y adorait l'Eucharistie.

- A droite de l'autel, un vitrail du XXème siècle (sans doute après 1918).

Son contenu figuratif illustre quelques aspects de la vie de Saint Druon :

. la houlette du berger et ses moutons.

. les coquilles saint jacques rappelant les 9 pélerinages à Rome.

. les flammes et la teinte écarlate représentent l'incendie de l'église

avant 1186 (Druon échappe miraculeusement à l'incendie).

. le corps dans le char tiré par deux boeufs représente l'immobilisation de l'attelage qui devait repartir à Epinoy Carvin (la croix Saint Druon sur la route départementale n° 87 après sa montée à la limite d'Estreux ; le lieu-dit a été appelé pendant plusieurs siècles "Mont-Joie").

LE CHOEUR DE L'EGLISE - MAITRE-AUTEL DU XVIIème SIECLE

La piscine sacrée ou piscine romane : elle se trouve à droite de l'autel, dissimulée derrière une porte en chêne sculptée de deux angelots. Cet élément très rare apparut dans les églises à partir du XIIème siècle. Ces piscines ou éviers servaient au prêtre à déverser l'eau qu'il avait utilisée pour ses ablutions et qui se répandait sur le sol consacré.

Ces piscines sacrées disparurent ensuite des églises dès le XVème siècle. De style purement roman, se serait donc l'un des premiers accessoires de cet édifices religieux.

Il est bon de noter que bien souvent ces piscines romanes se trouvaient dans les sacristies.

Les clés de voûte : ornement faisant office de chapiteau en saillie pour supporter une charge, on peut découvrir d'une part Saint Martin avec son cheval, d'autre part Saint Druon avec ses moutons.

Les culs-de-lampe de la voûte : le cul-de-lampe est un ornement pour clé de voûte.

On y retrouve les quatre évangélistes avec leur symbole : Saint Marc en lion, Saint Mathieu en jeune homme, Saint Jean en aigle et Saint Luc en taureau.

Le chronogramme : en haut du retable du maître-autel, on remarque un chronogramme : c'est une date fournie par des lettres en numéral romain d'une inscription souvent latine : SANCTUS BARNABAS DROGONNE M ERIGEBAT SERVRGIS

Certaines lettres ressortent en blanc et forment une date (1612), date de l'élévation de Drogon (forme latine de Druon) à Sebourg le jour de la Saint Barnabé.

 

Article publié par Dominique Berteaux • Publié le Samedi 24 mars 2007 • 11687 visites

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