Vicq - église St Nicolas

Quelques éléments sur l'histoire de cette église, tirés du livre "Vicq : regards sur le temps passé", de Jean DAMIEN (édité en 1984, prêté par Robert Valin).

A l'origine, il n'y a pas d'église propre à la commune de Vicq, les paroissiens dépendant d'Escautpont. C'est en 1186 que l'archevêque de Cambrai donne son autorisation pour construire une chapelle dans le village, suite "à la prière instante des hommes de Vicq" et pour éviter "les difficultés du chemin" à ceux qui devaient jusque là aller à Escautpont. Cependant il était demandé aux habitants de VIcq de continuer de célébrer les trois grandes fêtes de l'année liturgique à Escautpont (Noël, Pâques, Pentecôte) ; ainsi ils continuaient d'y apporter leurs offrandes!

C'est seulement fin XVIè que Vicq devient vraiment une paroisse à part entière donc indépendante d'Escautpont, à la demande expresse de l'évêque de Cambrai, Louis de Berlaimont, auprès de l'abbé de Saint-Amand ; depuis 1186, l'abbaye de Saint-Amand possédait "le droit d'autel" de l'église de Vicq, ce qui lui permettait de percevoir une portion de la dîme, ainsi que de nommer le curé.

Certaines traditions disent que la première église, construite en 1186, était  au lieu-dit "Saint-Nicolas" (en face du "trou Montauban" et du "Chemin Saint-Druon" mais d'autres attestent qu'elle était probablement située à côté de la ferme qui dépendait de l'abbaye de Saint-Amand, cest-à-dire là où se trouve l'église actuelle. En 1564, les habitants construisent une nouvelle église et des documents permettent de savoir que c'est bien à l'emplacement de l'église que nous connaissons. Ell est agrandie entre 1650 et 1660, et en 1735 ils reconstruisent le clocher.

A la suite de la Révolution, l'églse a été vendue le 26 avril 1799 : tous le mobilier fut dévasté ainsi que les ornements. Elle fut très abîmée par le fait qu'on avait retriré les plombs et les bois de la charpente, laissant ainsi la pluie y pénétrer. Le 28 septembre 1806, le maire du village informe le sous-préfet que l'église est "prête à s'écrouler". Le 4 août 1809, la municipalité décide de l'acheter, ce qui fut fait en 1810. Les travaux urgents sont accomplis mais le bâtiment continue de se dégrader. A la demande de l'évêque, en 1812, un architecte est chargé par le préfet de faire un devis des réparations nécessaires. Travaux entrepris à cette époque : remplacement de la charpente, en grande partie, rénovation de la toiture et restauration de la voûte d'une des chapelles. La municipalité lance aussi un crédit  afin de pouvoir repeindre les deux chapelles de l'église (Notre-Dame et saint-Nicolas) et acheter des objets de culte.

En 1836, à nouveau l'église est très abîmée mais cette fois-ci, le curé de l'époque, l'abbé Delcroix,  nous rapporte que la municipalité  refuse des travaux cependant indispensables : "l'église de Vicq, à l'exceptoin du choeur, menace de tomber en ruines. Tous les habitants, un très petit nombre excepté, en reconnaisent le danger imminent.." Il dresse la liste de "ce qui donne lieu à craindre" : le mur latéral de la nef... les ceintres des deux fenêtres sous le clocher... le haut du frontispice de l'église... une partie des bois de la charpente... la flèche... les murailles des petites nefs collatérales... la voûte de la chapelle côté nord... "En un mot, l'église se trouve si faible que le mouvement d'une petite cloche de 400 livres imprime un balancement général à tous les murs". Le 23 août 1837, le curé déclare : "j'ai le coeur navré de douleur lorsque je consifdère tous ces objets." A cette époque, seul le choeur résiste ; en 1838, le maire de Vicq signale à la commission des monuments historiques que "le choeur de l'église de Vicq est "une architecture antique, le plus beau des environs."

Juin 1839 : des gros travaux commencent. 15 août 1839 : la flèche du clocher est abattue. Novembre 1839 : la rénovation est achevée et le culte peut reprendre.

1860 : on dit de cette églse qu'elle est "fort rustique mais peu intéressante". 27 janvier 1861 : la municipalité propose de lancer un crédit pour la construction d'une nouvelle église, non seulement à cause de l'état de l'église de l'époque mais aussi parce que celle-ci devient "trop exigüe pour la population". Juillet 1861 : début des travaux. En attendant, c'est dans une salle de classe qu'on célèbre la messe, celle-ci étant transformée en chapelle. Seul le choeur de l'ancien édifice est conservé mais sa toiture est abaissée et ses murs consolidés. Les pierres de taille de la partie démolie vont servir pour le mur de base du clocher. 23 janvier 1863 : les deux experts (architectes) qui supervisent les travaux constatent que les règles de l'art sont bien  respectées. Cependant, l'entrepreneur a pris des libertés par rapport à la commande initiale. Après qu'il ait abandonné les travaux, mécontent de certaines consignes concernant les matériaux à utiliser (pierres de récupération, briques fabriquées non loin de l'église...), l'entrepreneur doit les reprendre.

Fin des travaux en 1865 : l'église est vaste, de style gothique. C'est celle que nous connaissons aujourd'hui car le clocher dynamité en 1918 (pour éviter qu'il puisse servir de poste d'observation aux alliés) a été reconstruit à l'identique entre 1922 et 1924. 3 mai 1924 : le coq est posé sur le clocher mais celui-ci n'est pas encore couvert. Juillet 1928 : fin des travaux de l'intérieur de l'église, qui avait subi de gros dégâts à la fin de la Première guerre mondiale.

1931 : agrandissement de la sacristie.

1962 : remise en peinture des murs intérieurs.

1967 : rénovation du clocher.

 

Sr Claire-Marie

 

Article publié par ClaireMarie • Publié le Lundi 03 février 2020 • 1118 visites

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